Manger comme des cochons ne rend pas plus humain

Il fallait donc le prouver…

“Etonnante” étude publiée dans le British Medical Journal

« Une amélioration de la convivialité pendant les repas contribue grandement à la qualité de vie et au bien-être des personnes vivant en institution. »

Étude et explication :

« Cinq établissements ont participé à l’essai qui a duré 6 mois au cours desquels les 178 résidents retenus ont été répartis de façon randomisée en 2 groupes : un groupe intervention de 95 sujets et un groupe témoin de 83 sujets chez qui les habitudes de repas n’étaient pas changées. La moyenne d’âge était de 77 ans et pratiquement tous les participants avaient une mobilité réduite, étaient dépendants et incontinents.

Alors que le groupe témoin recevait ses repas sur un plateau tout préparé avec une possibilité de choix limité et défini à l’avance, les sujets du groupe intervention mangeaient dans un environnement beaucoup plus familial : une vaisselle normale, sur une nappe, avec une possibilité de choix. Le personnel prenait le temps de s’asseoir et discuter avec les participants, et toute activité étrangère au repas était évitée dans la salle de restaurant du groupe intervention.

Au bout des 6 mois, une amélioration significative de la qualité de vie et un maintien des performances physiques et du poids corporel étaient observés dans le groupe intervention, comparé aux sujets témoins chez qui ces paramètres déclinaient.

Cette expérience montre bien que des repas pris dans une atmosphère plus familiale et conviviale ont un impact favorable sur le bien-être des personnes dépendantes vivant en institution. »

Combien d’études encore, combien d’énergie, de temps, d’argent attendus ailleurs, pour qu’on prouve sci-en-ti-fi-que-ment qu’un humain traité comme un humain se porte mieux qu’un humain traité comme un cochon ou comme un chien ?

Jérôme Pellissier – Article paru en 2006.

Référence :
Nijs KAND (et al.), « Effect of family style mealtimes on quality of life, physical performance, and body weight of nursing home residents. » British Medical Journal, n° 332, 2006.

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