Le “syndrome du cerveau-lent”

Une terrible maladie que les shadoks nous ont transmise.

Le “syndrome du cerveau lent” : décrit pour la première fois par une remarquable équipe de médecins shadoks (cf. photo) qui l’ont découvert en s’auscultant les uns les autres.

cerveau lent
(l’équipe ayant découvert le “syndrome du cerveau-lent”
Photo, DR. Conseil National de l’Ordre des Médecins Shadoks)

Le syndrome du cerveau lent est un syndrome dont on ne meurt pas… mais dont on ne guérit que rarement.

Le “syndrome du cerveau-lent” frappe à tout âge : le temps ne fait rien à l’affaire.

Il frappe particulièrement dans certains instituts de recherche, dans certaines rédactions, administrations et ministères et chez certains chefs du personnel (oh, pardon, directeurs de ressources humaines). En fait, il semble qu’il frappe surtout les personnes déjà atteintes de technocratie (molle ou galopante, peu importe).

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Un shadok atteint du “syndrome du cerveau-lent”.

Le syndrome se traduit par un décalage temporel important (20 ans, 30 ans, voire 50 ans dans les cas les plus graves) entre la réalité et le discours que le malade tient sur la réalité.

Le malade peut ainsi, en 2015, dire que (ou agir comme si) “les personnes de plus de 45 ans sont moins intéressantes pour l’entreprise, car elles ont du mal à s’adapter aux nouvelles technologies”.

Le malade peut parler, en 2015, des “personnes âgées” en parlant des personnes ayant 60 ou 70 ans…

On peut même, grâce aux mirifiques progrès de la médecine, décrire dès maintenant les délires des futurs malades !

Ainsi, un malade, en 2030, parlera “du niveau de vie élevé des retraités” alors que cela fera déjà 20 ans (grâce aux réformes des années 2000) que ledit niveau diminuera d’année en année…

Ainsi, un malade, en 2080, parlera de la “révolution de la longévité”, alors que cela fera déjà 50 ans que, d’obésités en pollutions, l’espérance de vie n’augmentera plus…

Etc.

Traitement en cours…

Attention !
Le traitement réussit rarement mais, lorsqu’il réussit, le malade peut avoir une sorte de crise, comme si il souhaitait rattraper le retard que le syndrome lui a fait perdre.

Il peut alors passer plusieurs mois, voire années, à claironner partout ce qu’il vient de comprendre comme s’il s’agissait d’une grande découverte, d’une révélation.
D’être si vite revenue au présent…, le malade se sent en avance sur son temps, et ne manque pas de s’en vanter. Fatiguant pour l’entourage.

Lors de cette crise, le malade vous dira par exemple, assez fièrement, qu’il a découvert que “le vieillissement des personnes du baby-boom va avoir des répercussions sur la société française dans les 50 années à venir” ou qu’il s’est aperçu que “les quinquagénaires peuvent être utiles à l’entreprise” ou que la révélation vient de lui être faite que “tous les retraités ne sont pas dépendants”. Etc.

Jérôme Pellissier – Article publié en 2015.


P.S. : l’expression “le malade”, avec tout ce qu’elle implique de distance et de chosification de la personne, appartient bien entendu aux seules moeurs médicales shadoks. Elle n’est bien évidemment jamais employée en France.


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Traitement raté !

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1 réponse à Le “syndrome du cerveau-lent”

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